Les ministres européens en charge de l’enseignement supérieur ont adopté le 17 mai 2021 des conclusions importantes pour faire de l’initiative « Universités européennes » un des éléments phare de concrétisation de l’espace européen de l’éducation d’ici à 2025.
Lancée en 2019 dans le cadre du programme Erasmus+ (action clé 2 – alliance de la connaissance), l’initiative « universités européennes » vise la construction d’alliances entre universités de plusieurs pays, présentées par la Commission européenne comme les universités de demain, promouvant les valeurs européennes et accroissant la compétitivité de l’enseignement supérieur européen. Cette initiative participe à la concrétisation de la vision de l’espace européen de l’éducation souhaité par la Commission européenne d’ici à 2025 : il s’agit là de mettre en œuvre de nouvelles initiatives, des investissements accrus et une coopération renforcée entre Etats membres pour permettre à tous les européens de bénéficier du meilleur niveau d’éducation et de formation qui soit, mais aussi de profiter de l’offre éducative étendue de l’Union européenne quel que soit leur âge, et ainsi pouvoir prétendre à un emploi dans toute l’Europe.
Les alliances d’universités européennes sont vues comme un moteur de la transformation du paysage universitaire et de la recherche. En effet, les universités européennes aspirent à créer une nouvelle génération d’Européens créatifs, capables de coopérer dans différentes langues, au-delà des frontières et des disciplines, pour relever à la fois les défis sociétaux de l’Europe et également pour combler les pénuries de compétences auxquelles les Etats membres sont confrontés.
L’initiative « universités européennes » représente aujourd’hui 41 alliances d’universités qui vont être pleinement mises en œuvre au cours de la nouvelle période de programmation 2021-2027. Sur le territoire du Grand Est, l’Université de Strasbourg et l’Université de technologie de Troyes ont été à l’initiative de deux alliances d’universités européennes, respectivement « Epicur » et « EUt+ ».
Les 41 universités européennes en déploiement associent au total près de 280 établissements d’enseignement supérieur de tous les États membres et au-delà. Chaque alliance est composée en moyenne de sept établissements d’enseignement supérieur. Elles proposent différentes actions intéressantes, par exemple la création de campus virtuels interuniversitaires, ou encore la dispense de formations mixtes conjointes et des unités d’enseignement communes intégrées dans les programmes de toutes les universités membres.
Plusieurs pistes ont été identifiées lors du Conseil de l’Union européenne du 17 mai 2021 pour que les alliances d’universités européennes puissent participer pleinement au renforcement de la coopération au sein de l’espace européen de l’éducation et celui de la recherche :
- Créer des diplômes européens ;
- Etablir des systèmes de recrutement conjoints d’enseignants et de chercheurs pour assurer une véritable « circulation des cerveaux » dans toute l’Europe ;
- Soutenir l’apprentissage tout au long de la vie en définissant un cadre commun en matière de diplômes et de standards européens pour les microcertificats (formation courte et professionnalisante développée en réponse à l’évolution des besoins professionnels et sociétaux).
Enfin, le Conseil de l’Union européenne a souhaité que la Commission européenne puisse établir un rapport sur les premiers résultats de l’initiative, d’ici fin 2021. Il a souligné une enquête récente qui a montré que les membres des 17 premières universités européennes, retenues lors du premier appel à projets Erasmus+ lancé en 2019, considéraient que leur appartenance à une alliance les a aidés non seulement à surmonter la crise sanitaire, mais aussi à se rétablir plus rapidement en mettant en commun leurs ressources et leurs atouts.
En parallèle, la Commission européenne a, quant à elle, adopté une communication sur « L’approche mondiale de la recherche et de l’innovation » visant à garantir un rôle majeur de l’UE dans les partenariats internationaux entre les « meilleurs cerveaux » et des solutions novatrices aux défis écologiques et numériques ainsi que dans les domaines de la santé et de l’innovation. Ces partenariats multilatéraux devraient permettre de mobiliser les investissements et de coordonner les politiques et les programmes à l’échelle mondiale. A l’instar de ce qui a été mis en place en réponse face à la pandémie de coronavirus, l’UE souhaite donc ainsi améliorer l’accès aux connaissances scientifiques et mutualiser les ressources, en s’appuyant sur deux objectifs principaux : d’une part, créer un environnement de recherche et d’innovation fondé sur des règles et des valeurs pour faciliter la collaboration des chercheurs ; d’autre part garantir une réciprocité et des conditions de concurrence égales dans la coopération internationale en matière de recherche et d’innovation.