Evénement annuel instauré par le Traité de Lisbonne, le discours sur l’état de l’Union est l’occasion pour l’exécutif européen de présenter le bilan de son action et de tracer les grandes orientations prioritaires que celui-ci entend mettre en œuvre pour l’année à venir.
Réaffirmer les priorités de l’union européenne
Mercredi 16 septembre la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a prononcé son 1er discours sur l’état de l’Union, intitulé « Construire le monde dans lequel nous voulons vivre : une Union pleine de vitalité dans un monde d’une grande fragilité » devant les députés européens, réunis exceptionnellement pour cela au sein de l’hémicycle de Bruxelles et non de Strasbourg.Saluant la préparation en un temps record du plan de relance et du nouveau budget pluriannuel 2021-2027, la Présidente de la Commission européenne a rappelé que l’instrument pour la relance «Next Generation EU» doit créer des perspectives pour le monde de demain, et non pas établir des plans d’urgence pour le monde d’hier. Celui-ci doit permettre de :
- aider les États membres à se remettre de la crise, à réparer les conséquences de cette dernière et à en sortir plus forts;·
- stimuler les investissements privés et à soutenir les entreprises en difficulté;·
- renforcer les programmes clés de l’UE afin de tirer les leçons de la crise, de rendre le marché unique plus fort et plus résilient et d’accélérer la double transition écologique et numérique.
« Sortir de la crise ensemble : tenir les promesses de l’Europe »
Afin de tirer les leçons de la crise sanitaire actuelle, la Présidente de la Commission européenne a annoncé sa volonté de fixer des règles communes pour des salaires minimums et de renforcer l’union économique et monétaire. Elle a ensuite rappelé son ambition, partagée par le Parlement européen, de progresser encore davantage sur la voie d’une Union européenne de la Santé. Ce domaine d’intervention relevant très directement de la compétence des Etats membres, elle a notamment souligné la nécessité de :
- réussir à doter le nouveau programme « L’UE pour la santé » de moyens suffisants afin d’affronter les défis sanitaires transfrontaliers ; de rendre les produits de santé disponibles et abordables ; de renforcer les systèmes de santé.·
- renforcer la coordination et la gestion des crises : renforcer le rôle et les pouvoirs de l’Agence européenne du médicament et du centre de prévention et de contrôle des maladies (ECDC); Création d’une agence de recherche et de développement biomédicaux avancés ;
Elle a proposé que la prochaine Conférence sur l’avenir de l’Europe, puisse examiner la question de nouvelles compétences à conférer à l’UE en matière de santé.
Propulser l’Europe vers l’avenir : construire le monde dans lequel nous voulons vivre
Soulignant que la pandémie actuelle, et le confinement auquel l’Europe et le monde ont étés soumis, n’ont pas eu d’effet significatif sur le réchauffement climatique, la Présidente de la Commission a rappelé l’objectif de faire de l’Europe le 1er continent climatiquement neutre d’ici 2050. Celle-ci a dévoilé à cette occasion l’objectif très attendu de réduction des émissions de gaz à effet de serre : au moins 55% d’ici 2030 – contre 40 % précédemment – et a annoncé la révision d’ici l’été prochain de l’ensemble de la législation européenne sur le climat et l’énergie. Elle a rappelé que 37% de l’outil de relance « Next Generation EU » devra contribuer aux objectifs du pacte vert et à l’amplification des investissements sur des sujets prioritaires tels que l’hydrogène, la rénovation énergétique ou le déploiement de bornes de recharge électrique.
Rappelant les enjeux en matière de numérisation afin que l’Union européenne ne soit pas « contrainte de s’aligner sur d’autres acteurs » et de faire de la prochaine décennie celle de l’Europe Numérique, la Présidente de la Commission européenne entend concentrer son action sur :
- la construction d’une Europe des données avec notamment l’ambition de développer des espaces communs de données en matière de santé et d’énergie ou la création d’un « cloud » européen en s’appuyant sur l’initiative Gaia X ;
- la mise en place d’un cadre européen pour le développement des technologies issues de l’intelligence artificielle afin de garantir la confiance et la sécurité aux utilisateurs européens ;
- le renforcement du déploiement des infrastructures numériques avec l’accélération de l’accès des zones rurales au très haut-début, une connectivité sécurisée, le déploiement de la 5G, de la 6G et de la fibre ;
- le développement de la prochaine génération de superordinateurs « made in Europe », ainsi que de microprocesseurs de prochaine génération permettant d’augmenter le volume des données valorisées, alors qu’actuellement 80% des données industrielles collectées ne sont pas utilisées.
Retrouvez l’intégralité du discours sur l’état de l’Union, ainsi que la lettre d’intention détaillant les initiatives que la Commission européenne entend présenter au cours de l’année à venir, afin de réaliser les objectifs énoncés dans le discours.