Dans un contexte sanitaire et économique particulièrement incertain, la Commission européenne a publié début novembre ses nouvelles prévisions économiques pour les années à venir.
« Après avoir connu la récession la plus profonde de son histoire au premier semestre de cette année et après une très forte reprise pendant l’été, l’Europe a vu le rebond de son activité interrompu en raison de la résurgence des cas de COVID-19. », voici le tableau de la situation économique de cette année 2020 dressé le 5 novembre dernier par Paolo Gentiloni, Commissaire européen chargé de l’économie.
Très loin d’une situation « normale », la Commission européenne prévoit une contraction de l’activité économique dans les 19 pays de la zone euro de 7,8 % en 2020, avant une reprise économique avec une croissance de 4,2 % en 2021 et de 3 % en 2022. Malgré cette crise économique sans précédent, le taux de chômage dans la zone euro devrait passer de 7,5 % en 2019 à 8,3 % en 2020 et à 9,4 % en 2021, avant de redescendre à 8,9 % en 2022, notamment grâce aux mesures de chômage partiel et d’aide sociale. Ces dernières devraient néanmoins provoquer une forte augmentation de la dette dans les années à venir. En effet, la dette totale des pays de la zone euro, exprimée en pourcentage du PIB, devrait croître de 85,9 % en 2019 à 101,7 % en 2020, 102,3 % en 2021 et enfin à 102,6 % en 2022.
La « seconde vague » de contaminations touchant actuellement l’Europe et impactant fortement son économie, n’a pas pu être prise en compte dans ces prévisions réalisées avant les nouvelles mesures de confinement. Ceci laisse présager des conséquences économiques, sociales et budgétaires plus importantes encore que les chiffres présentés par la Commission européenne. Néanmoins, le mois de novembre a également été marqué par des nouvelles ayant réconforté prévisionnistes économiques et investisseurs.En effet, la perspective de la généralisation de l’usage d’un vaccin efficace contre le coronavirus semble se rapprocher à grands pas. Au-delà des messages encourageant des laboratoires annonçant une efficacité de >90%, la Commission européenne a annoncé le 25 novembre avoir signé un sixième contrat d’achat de doses de vaccin, amenant les futurs stocks à un chiffre de près de 2 milliards de doses (si les vaccins sont tous autorisés par l’agence européenne du médicament). Ces doses seront ensuite distribuées entre les États membres, de façon proportionnelle, en fonction de leur population. Ces vaccins devraient permettre à l’Union européenne de retrouver le chemin d’une certaine normalité au cours de l’année 2020.
Par ailleurs, la victoire de Joe Biden à l’élection présidentielle américaine représente une source d’espoir en termes d’amélioration des relations diplomatiques, économiques et commerciales entre l’Union européenne et les États-Unis d’Amérique. En effet, son intérêt pour l’Union européenne laisse présager une relation plus apaisée et la possibilité de mettre un terme au conflit commercial qui oppose actuellement les deux continents, a mené à des sanctions économiques et notamment à une surtaxe de 25% sur les « vins tranquilles » (non effervescents) de plusieurs pays européens, dont ceux du Grand Est.
Si les cours de bourse représentent un indicateur pertinent du moral des acteurs économiques, l’envolée du CAC 40, qui a gagné plus de 20% sur le mois de novembre, semble indiquer que les bonnes nouvelles en lien avec les vaccins et la relation transatlantique pourraient prendre le pas sur les doutes et les risques.
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