Suite à une consultation publique ayant suscité plus de 400 contributions, la Commission européenne a présenté le 18 février dernier sa nouvelle stratégie commerciale. Celle-ci s’intitule « une politique commerciale ouverte, durable et ferme ».
En 2019, l’Union européenne a exporté 3100 milliards d’euros et importé 2800 milliards d’euros de biens et services, ce qui en fait la première puissance commerciale mondiale. Au-delà de son appartenance à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), les relations commerciales de l’Union européenne sont encadrées par 46 accords commerciaux bilatéraux, avec 78 partenaires, couvrant environ 1/3 du commerce extérieur européen.
Loin de chambouler la politique commerciale existante, la nouvelle stratégie proposée par la Commission européenne affirme néanmoins une nouvelle ambition et propose des pistes pour une amélioration du fonctionnement du commerce mondial et une adaptation aux défis émergents.
La Commission européenne souligne en effet la rapidité et l’ampleur des changements en cours : mondialisation, changement climatique, transformation numérique, montée en puissance de la Chine basée sur un « capitalisme d’Etat » et crise du coronavirus requièrent selon elle une adaptation de la stratégie commerciale européenne.
Cette « préparation au monde de 2030 » passe notamment par la mise en œuvre des objectifs environnementaux du « pacte vert » de la Présidente Ursula von der Leyen et par la mise en œuvre du nouveau concept d’autonomie stratégique ouverte, né de la crise du coronavirus et censé refléter une nouvelle ambition européenne en termes de défense de ses intérêts.
Concrètement, l’Union européenne propose d’ouvrir ou rouvrir les six grands chantiers suivants :
- Réforme de l’OMC : nouvelles règles sur le climat, le numérique, les distorsions de concurrence, les différends, tout cela dans un contexte devenu plus favorable suite aux élections présidentielles américaines de la fin 2020
- Soutien de la transition écologique et à des chaînes de valeur responsables et durables
- Soutien de la transition numérique et du commerce des services
- Renforcement de l’influence sur le plan réglementaire
- Renforcement des partenariats (pays voisins, pays concernés par l’élargissement et Afrique)
- Respect des accords commerciaux et mise en place de conditions de concurrence équitables
Commissaire européen chargé du commerce, Valdis Dombrovskis a présenté résumé la nouvelle approche européenne en ces termes:
« Nous suivons une démarche ouverte, stratégique et ferme, qui met l’accent sur la capacité de l’UE de faire ses propres choix et de façonner le monde qui l’entoure par son rôle de chef de file et par son engagement, à la lumière de nos intérêts stratégiques et de nos valeurs. »
Pour le Grand Est, la grande majorité des échanges commerciaux s’effectue au sein de l’Union européenne, donc sans formalités, taxes et contrôles douaniers. C’est notamment le cas avec les trois premiers partenaires commerciaux de la région que sont l’Allemagne, l’Italie et la Belgique. Néanmoins, parmi les quinze premiers partenaires commerciaux de la région, on retrouve aussi le Royaume-Uni (désormais hors-UE), les Etats-Unis, la Suisse, la Chine et le Japon, pays pour lesquels les conditions de mise en œuvre du commerce (ex. taxes, quotas, etc.) sont définies par l’Union européenne.