Dans le cadre du mécanisme européen pour l’interconnexion en Europe (MIE), la Commission européenne a accordé 37,5 millions d’euros à trois projets de transport d’hydrogène dans le Grand Est, en Moselle, Meurthe-et-Moselle et en Alsace. Ces financements seront destinés à des études préparatoires. Les projets en eux-mêmes visent à renforcer le rôle de l’hydrogène dans la transition énergétique de l’Europe, en connectant des zones industrielles à fort potentiel de décarbonation.
Parmi eux, Emil’Hy, un projet initié par GazelEnergie et NaTran, qui bénéficie d’un financement de 20 millions d’euros. Ce projet vise la construction d’une unité de production d’hydrogène par électrolyse de l’eau, sur le site de l’ancienne centrale à charbon Emile Huchet.
En outre, le projet RHYn, reçoit un soutien européen de 3,5 millions d’euros et prévoit la création d’un réseau de transport d’hydrogène de 100 kilomètres, dont 60 kilomètres de canalisations sont déjà existants. Ce réseau reliera le sud de l’Alsace au Bade-Wurtemberg en Allemagne, permettant de connecter la zone industrielle de Chalampé – Ottmarsheim (Haut-Rhin), l’un des principaux centres de consommation d’hydrogène en France. Ce projet, avec une consommation prévue de plus de 100 000 tonnes d’hydrogène par an, contribuera à alimenter des industries telles qu’Alsachimie et Butachimie, tout en permettant une extension future pour desservir l’aéroport de Bâle-Mulhouse et la zone de Marckolsheim.
Enfin, le projet HYfen, quant à lui, bénéficie d’un financement de 14 millions d’euros et consiste en la création d’une infrastructure de transport d’hydrogène entre le sud de la France et la frontière allemande. Ce projet s’inscrit dans la continuité du BarMar, un réseau de transport sous-marin d’hydrogène reliant Barcelone à Fos-sur-Mer. HYfen traversera des régions à fort potentiel hydrogène, comme la vallée du Rhône, et connectera des zones industrielles ayant un enjeu de décarbonation. Ce projet permettra également le développement de grands sites de stockage d’hydrogène.
Ces trois projets témoignent de la volonté européenne de bâtir un réseau d’hydrogène transfrontalier stratégique, qui soutiendra non seulement la décarbonation des industries, mais aussi l’approvisionnement énergétique de plusieurs zones économiques cruciales.
