Un financement européen de 2,8M€ a été attribué à la Région Grand Est pour son projet « O’5G » de déploiement d’une technologie 5G fixe dédiée à des utilisateurs publics avec un réseau fermé et sécurisé.
Développer une connectivité généralisée et de haute qualité est un des enjeux majeurs de la décennie numérique de l’Union européenne à l’horizon 2030. Le volet numérique du Mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE) (ou Connecting Europe Facility – CEF Digital), doté de 2 Md€ pour 2021-2027, soutient cet objectif stratégique européen et vise à favoriser les investissements publics et privés dans les infrastructures de connectivité numérique d’intérêt commun, en particulier pour soutenir le développement de la connectivité 5G et gigabit pour les citoyens et les entreprises.
Ce programme co-financement des projets européens sélectionnés au travers d’appels gérés par l’agence exécutive européenne pour la santé et le numérique (HaDEA). Les deux premiers appels lancés depuis 2021 ont permis de financer jusqu’à présent 65 projets, dont 30 projets de connectivité dorsale pour les passerelles numériques mondiales, 17 projets promouvant la 5G pour les communautés intelligentes et 18 projets dans le domaine des corridors transfrontaliers 5G.
Les résultats du 3ème appel à projets ont été diffusés à l’automne 2024 : 53 projets ont été sélectionnés, pour un financement total de 241 M€ pour déployer des infrastructures numériques de pointe. Parmi les candidatures sélectionnées pour déployer une 5G à haute performance, sûre et durable, le projet « O’5G » présenté par la Région Grand Est qui va pouvoir prétendre à un financement européen maximum de 2.8M€ pour un projet affichant un budget total de 10 M€. Celui-ci concerne la gestion des ressources naturelles et particulièrement l’eau, sur le Ried alsacien, entre le nord de Colmar et le Sud de Strasbourg. Il vise à proposer une technologie 5G fixe dédiée à des utilisateurs publics avec un réseau fermé et sécurisé. Il s’inscrit dans le projet de remise en service du canal du Rhône au Rhin (section Friesenheim-Artzenheim) et doit également offrir une solution de fibre pour la gestion future, mais aussi une solution de surveillance durant les phases de chantier. En parallèle, il est apparu que les barrages pilotés sur l’Ill domaniale n’ont pas tous la possibilité d’être raccordés à la fibre (sites isolés) et la couverture 4G mobile est très aléatoire notamment pour la vidéosurveillance ou la télégestion des installations, nécessitant le développement d’infrastructures 5G le long des corridors de transport européens pour fournir des services de connectivité gigabit aux usagers.
Ce projet s’appuie sur des partenaires comme Losange-Rosace Exploitation, Ubicité (filiale du groupe Altitude spécialisée dans les solutions numériques), Nokia et l’École des Mines de Nancy (solution de drone automatisé). De plus, le projet intéresse d’autres partenaires : le Syndicat mixte des Eaux et de l’Assainissement (SDEA) d’Alsace Moselle, l’APRONA (association pour la protection de la nappe phréatique en Alsace), le syndicat mixte des Brigades vertes d’Alsace. Ils pourraient bénéficier du déploiement de la 5G en service pour leurs propres besoins, comme la connectivité vers des stations d’épuration isolées, la télé-relève des piézomètres et la surveillance d’espaces naturels face aux dépôts sauvages de déchets grâce à un drone.
Les 53 projets récemment sélectionnés impliqueront au total 215 partenaires issus de 28 États membres ou associés au programme MIE afin de participer au déploiement transfrontalier et la mise à niveau d’éléments de réseau le long des corridors de transport RTE-T. Ils contribueront également au déploiement des initiatives 5G pour des communautés telles que les aéroports, les hôpitaux et les universités. Certains de ces projets soutiendront le déploiement de câbles terrestres et sous-marins, à la fois sur le territoire de l’UE et à partir de l’UE pour les territoires périphériques (outre-mer).
Dans un contexte où l’UE estime que le déploiement des réseaux à haute performance est trop lent et ne bénéficie pas d’investissements suffisants, alors qu’ils sont essentiels à l’adoption de technologies de pointe par les citoyens et les entreprise, le deuxième programme de travail du volet numérique du MIE a été adopté en octobre 2024 par la Commission européenne et va dédier, entre 2025 et 2027, 865M€ pour garantir des infrastructures de connectivité numérique rapides et sécurisés. Le 4ème appel à projets actuellement ouvert, se clôture le 13 février 2025 et concerne les domaines suivants :
- déploiement d’infrastructures 5G en Europe (infrastructures Gigabit et 5G autonomes)
- déploiement, hausse des performances et résilience des réseaux dorsaux ;
- déploiement de plateformes numériques opérationnelles pour les infrastructures de transport ou d’énergie, et réduction de leur incidence sur l’environnement