Le 3 février, veille de la journée mondiale de la lutte contre le cancer, la Commission européenne a dévoilé son « plan européen pour vaincre le cancer ». Ce document prévoit un budget de 4 milliards d’euros, notamment à travers les projets liés à la lutte contre le cancer dans les programmes « Horizon Europe » et « UE pour la santé » ainsi qu’un découpage en 4 thématiques et 10 objectifs concrets.
Le premier domaine est la prévention qui reste l’action la moins couteuse. Elle sera axée sur la consommation de tabac et d’alcool mais aussi sur l’alimentation grâce à une campagne « HealthyLifestyle4all » à venir. D’autres facteurs seront abordés comme la pollution de l’environnement (particulièrement la pollution de l’air), et un objectif de vaccination de 90% des jeunes filles et garçons a été fixé pour lutter contre les cancers d’origine bactérielle comme le papillomavirus entrainant le cancer du col de l’utérus ou les hépatites B ou C pouvant causer le cancer du foie ou de l’estomac. La recherche et l’innovation seront indispensable pour continuer à établir les causes de nombreux cancers et la meilleure méthode pour les prévenir. Un Centre de connaissances sur le cancer sera créé afin de coordonner les initiatives scientifiques et techniques à l’échelle de l’Union
La deuxième thématique est celle de la détection précoce des cancers notamment par l’encouragement à effectuer les différents dépistages qui existent et en travaillant au développement de nouvelles méthodes de dépistage. Un nouveau programme de dépistage du cancer sera proposé, ainsi qu’une initiative européenne en matière d’imagerie sur le cancer. Le programme de dépistage mettra trois domaines clés en avant: l’accès, la qualité et les diagnostics.
Le troisième pilier concerne le diagnostic et le traitement et notamment le combat sur les inégalités qui persistent concernant l’accès aux traitements. Il s’agit de pouvoir assurer des soins de haute qualité ainsi que l’accès aux médicaments et la bonne formation du personnel médical. L’initiative « Diagnostic et traitement du cancer pour tous » sera lancée d’ici la fin de l’année afin d’améliorer l’accès à des diagnostics et des traitements innovants du cancer. D’autre part, « l’initiative européenne pour comprendre le cancer » (« UNCAN.eu ») contribuera à repérer les personnes vulnérables. Une attention et une vigilance particulière seront portées aux enfants atteints d’un cancer.
Le dernier axe relève de la qualité de vie des patients, même après leur guérison. Les personnes ayant survécu au cancer et leurs familles et leurs aidants peuvent rencontrer d’importantes difficultés et discriminations, qui pourraient souvent être évitées ou atténuées par la coopération entre les systèmes de santé, les systèmes de protection sociale ainsi que les employeurs. La Commission lancera l’initiative « Une vie meilleure pour les patients atteints d’un cancer », qui a pour objectif la création d’une carte à puce, d’ici 2022, dans laquelle les antécédents cliniques des personnes seraient résumés et qui permettrait de faciliter et de contrôler les soins de suivi et l’expérience des patients. Des aides seront notamment débloquées dans le cadre du FSE+.
Cette maladie non transmissible est la première cause de mortalité en Grand Est et pourrait devenir l’une des plus mortelles en Europe d’ici quelques années. Pour tenter d’éviter cela, le Grand Est dispose déjà d’objectifs en matière de lutte contre cette maladie à l’horizon 2023, comme des investissements accrus en matière de prévention et plus particulièrement la lutte contre le tabagisme, la facilitation des dépistages, la réduction des délais de diagnostics, l’évolution technologique, un meilleur accompagnement des patients et la continuité des soins.